Des progrès significatifs sont réalisés en matière de santé de proximité grâce à des réformes structurelles et des investissements soutenus. Face aux disparités entre les zones urbaines et rurales, le gouvernement a adopté une stratégie ambitieuse visant à rapprocher les services de santé des populations.
Depuis des années, le Togo met en œuvre des programmes pour élargir l’offre de soins à travers tout le pays. Des zones historiquement sous-desservies, comme la région des Savanes et celle de la Kara, ont vu leur réseau de soins s’étoffer, réduisant ainsi les distances parcourues par les habitants pour accéder à des services de santé essentiels.
L’introduction des cliniques mobiles
En complément des infrastructures fixes, des cliniques mobiles ont été introduites pour servir les communautés isolées. Ces unités médicales itinérantes, équipées pour des consultations généralistes et des soins d’urgence, sont déployées dans les villages éloignés, offrant des services de vaccination, de dépistage et de consultations prénatales.
2,5 millions de patients potentiels dans les zones reculées (pour 276 000 consultations annuelles) sont la cible de ce projet à sa mise en marche. Au nom du volet santé du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), les cliniques mobiles ont été pensées pour compenser de façon significative le déséquilibre existant entre les régions.
Le 27 février 2019, le président Faure Gnassingbé a offert plusieurs cliniques mobiles aux régions pour une meilleure prise en charge, avec des coûts sensiblement réduits pour tous. Déployées dans 2 700 villages, elles sont dotées de véhicules d’appui, d’un laboratoire fonctionnel et d’une pharmacie pour des prises en charge immédiates. De 2019 à 2025, la projection faite est de rendre opérationnelles 25 cliniques mobiles au total, en raison de 5 par région.
Une accessibilité progressive
L’indicateur de l’accessibilité géographique aux soins de santé est en hausse sur le territoire. De 2020 à 2023, il est passé de 71 % à 90,7 %, selon les statistiques livrées par les autorités.
Derrière ce progrès se cachent des initiatives comme le renforcement des capacités d’accueil et celui du personnel de santé. Autre facteur impactant, l’introduction des mécanismes innovants. À la date de juillet 2024, 86 nouvelles formations sanitaires étaient données comme construites et 60 autres rénovées dans le cadre du projet Services de santé essentiels et de qualité de la couverture sanitaire universelle (SSEQCU), ayant contribué à ce résultat.
Les réalisations qui ont fait mouche sont pêle-mêle l’ouverture du tout premier hôpital de référence appelé Dogta Lafiè, la multiplication des centres hospitaliers préfectoraux (CHP) et régionaux (CHR), Wezou qui a enrôlé plus de 600 000 femmes enceintes d’août 2021 à août 2024, les recrutements de personnel lancés depuis 2020 dans diverses spécialités pour renforcer les ressources humaines et améliorer le maillage du territoire.
Par exemple, la couverture des besoins en personnel de santé au niveau primaire de soins est passée de 36 % en 2020 à 46 % en 2023, soit une progression de 10 %. Le 1er janvier 2024, le projet d’assurance maladie universelle (AMU) a été opérationnalisé. Confié à l’Institut national d’assurance maladie (Inam) et à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), il va faire passer le pays à une autre dimension.
La Rédaction