Longtemps, les Togolais ont connu des files d’attente interminables et des ordonnances restées lettres mortes faute de médicaments disponibles. Aujourd’hui, le vent tourne. La disponibilité des produits de santé connaît une amélioration notable, fruit d’une politique publique mieux structurée et d’investissements constants.
Le pays fait le pari d’un accès équitable, régulier et sûr aux médicaments essentiels, gage d’un système de santé plus résilient et plus crédible. Grâce aux efforts conjoints du ministère de la Santé, de la Centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques (Cameg-Togo), les ruptures prolongées deviennent de plus en plus rares.
Les circuits logistiques ont été repensés, les capacités de stockage renforcées et les chaînes d’approvisionnement modernisées pour garantir la disponibilité continue des produits de santé, même dans les zones reculées du pays.
Plus de médicaments pour une santé préservée
De 2017 à 2021, la disponibilité des médicaments et autres produits de santé dans les formations sanitaires a connu une amélioration. Le pourcentage d’établissements de santé sans rupture de stocks d’au moins un médicament traceur (lors des trois derniers mois) est passé de 39,0 % en 2012 à 58,10 % en 2021.
Le bilan souligne aussi une progression de la disponibilité des produits sanguins labiles sécurisés. Le taux de besoins non satisfaits en produits sanguins labiles est passé de 30 % en 2015 à 26 % en 2021. Cette dynamique s’accompagne d’une meilleure gestion des stocks et d’une planification plus fine des besoins.
La contractualisation des hôpitaux fait l’effet escompté. Ce projet, lancé en 2017 pour améliorer la qualité de prestations de soins et les performances sanitaires, a fait bondir de 34 % la disponibilité de médicaments publics.
Le ministère de la Santé indique que le taux national de disponibilité des médicaments essentiels est passé de 62 % en 2017 à plus de 96 % en 2024.
Envol des chiffres
Plusieurs centres hospitaliers régionaux (CHR) font dorénavant mieux qu’auparavant grâce à la contractualisation. Pour illustration, les CHR de Tsévié, d’Atakpamé et de Blitta enregistrent chacun un taux de disponibilité de 99 % des médicaments essentiels.
Le centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio de Lomé, un des plus grands du pays, a atteint lui un taux de 98 %, au même titre que le CHR de Sokodé et le CHP de Notsè.
Outre l’approvisionnement qu’elle assure, la contractualisation participe également à la professionnalisation de la gestion hospitalière, à la responsabilisation des acteurs et à la redéfinition des priorités de santé publique.
Les résultats sont palpables. Les malades trouvent désormais plus facilement leurs traitements, les femmes enceintes accèdent aux produits de maternité sans rupture, les campagnes de vaccination disposent des intrants nécessaires au moment opportun.
Derrière ces progrès, c’est tout un écosystème qui s’organise pour replacer la santé publique au centre du développement national. Ainsi, chaque comprimé disponible, chaque flacon distribué, chaque patient soigné symbolise une victoire du service public, de la rigueur et de la solidarité.