La pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui ne se limite pas à l’absence de revenus suffisants. Au-delà de la pauvreté monétaire, souvent mesurée par le revenu ou les dépenses, la pauvreté non monétaire englobe des privations dans des domaines essentiels. Au Togo, cette réalité est présente, poussant les autorités à intensifier leurs efforts pour réduire les inégalités sociales et améliorer les conditions de vie.

La pauvreté non monétaire, s’il faut la définir, désigne l’incapacité des individus ou des ménages à satisfaire leurs besoins fondamentaux en biens et services essentiels, même si leurs revenus peuvent dépasser les seuils de pauvreté.

Elle se manifeste par exemple par le manque d’accès à une éducation de qualité, empêchant les enfants d’acquérir les compétences nécessaires pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté ; des conditions de logement précaires, avec des habitations surpeuplées ou insalubres ; l’accès limité aux infrastructures de santé, entravant une prise en charge rapide et efficace des maladies, etc.

Mais également par l’absence d’eau potable et d’assainissement adéquat, exposant les populations aux maladies hydriques ; des inégalités dans l’accès aux technologies, notamment l’électricité et Internet, aujourd’hui essentiels pour l’inclusion sociale et économique.

État des lieux de la pauvreté monétaire au Togo

Le cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 5) opéré en 2022 a permis de savoir que la population togolaise se compte à 8,09 millions d’habitants.

Aussi, la deuxième édition de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM-2) déroulée sur la période 2021-2022 à la suite de la première enquête de 2018-2019 montre que le pays n’est plus là où il était il y a quelques années encore, en termes de pauvreté dans les familles installées sur le territoire.

Elle révèle que l’approche non monétaire, dans le contexte socioéconomique actuel, s’impose comme la méthode la plus pertinente pour mieux saisir les multiples facettes de la pauvreté. Une analyse croisée des données fait ressortir que la proportion des pauvres (à la fois monétairement et non monétairement) est de 20 % en 2021. En 2018, le taux était de 25,3 %.

Une baisse notable de la pauvreté non monétaire est enregistrée dans le pays, où près de 28,9 % des ménages étaient non monétairement pauvres en 2021, contre 37,1% en 2018.

Efforts du Togo pour la réduire davantage

Les actions des pouvoirs publics pour réduire la pauvreté non monétaire sont nombreuses. À commencer par l’amélioration de l’accès à l’éducation à travers la gratuité des frais de scolarité au primaire depuis 2008 et au collège depuis plusieurs années maintenant, permettant à des milliers d’enfants d’accéder à l’école et d’être bien placés plus tard dans la société.

L’accès aux infrastructures de santé est également à souligner. Le projet Wezou, en illustration, offre la gratuité des soins aux femmes enceintes, les débarrassant de tous les soucis moraux qu’elles pouvaient ressentir par rapport aux craintes liées à l’accouchement.

Le projet d’assurance maladie universelle lancé en début d’année 2024, visant à réduire les inégalités d’accès aux soins, est une autre avancée en la matière, tout comme l’électrification et l’accès à l’eau potable étendus aux populations, le programme de construction de logements sociaux accessibles et abordables pour tous.

La Rédaction