Les conséquences du changement climatique se font de plus en plus sentir dans le monde. Face au défi de les amoindrir, le Togo a fait le choix de miser sur la technologie et l’innovation pour mieux anticiper les risques et protéger les populations.
Au fil des saisons, le Togo lutte contre les inondations récurrentes, les sécheresses prolongées, les vents violents et les invasions de ravageurs. Autant de phénomènes qui menacent les récoltes, fragilisent les moyens de subsistance et font planer un risque permanent sur la sécurité alimentaire nationale.
Un coût élevé qui appelle à l’action
En 2020, par exemple, les aléas climatiques ont provoqué au Togo environ 26 milliards de francs CFA de pertes de productivité, soit l’équivalent de 1,23 % du PIB national. Sur la même période, 6 900 hectares de terres cultivables ont été ravagés, représentant près de 9 000 tonnes de production agricole perdues. Pour un pays où l’agriculture demeure la principale source de revenus de millions de familles, ces pertes sont plus qu’alarmantes.
Sous l’impulsion du Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP-Togo), l’Agence nationale de la protection civile (ANPC) bénéficie d’un appui technique et financier décisif. Ce partenariat a permis de doter le pays d’outils modernes pour mieux identifier les zones à risque et renforcer la capacité de réponse des communautés.
À ce jour, 35 communes disposent déjà de cartes d’aléas climatiques élaborées avec la participation active des populations locales. Ces cartes, combinant savoirs endogènes et données scientifiques, offrent une vision claire des zones vulnérables et orientent la planification agricole ainsi que la prévention des catastrophes.
En parallèle, 12 bulletins d’alerte ont été produits et diffusés à plus de 65 000 exemplaires. Ces publications, accessibles aux populations rurales, permettent d’améliorer la circulation de l’information et d’assurer une réaction rapide en cas de crise.
Quand la technologie devient un bouclier
En septembre 2025, le programme Waca-Togo a doté l’ANPC et l’Agence nationale de la météorologie (Anamet) d’équipements modernes évalués à plus de 500 millions de francs CFA, répartis entre 196 millions pour l’ANPC et 315 millions pour l’Anamet.
Ces outils de pointe permettent une surveillance en temps réel des phénomènes climatiques et renforcent le système national d’alerte précoce. Dans les régions les plus exposées, notamment les Savanes, ces équipements facilitent la détection rapide des débordements fluviaux et autres signaux critiques. Les informations transmises en temps réel contribuent à sauver des vies et à réduire les pertes matérielles.
Le Fonds vert pour le climat, un levier pour aller plus loin
Un nouveau cap a été franchi en février 2025 avec l’obtention d’un financement du Fonds vert pour le climat (GCF) d’un montant de 17 milliards de francs CFA. Ce financement, décroché par l’ANPC à travers la Plateforme nationale de réduction des risques de catastrophes, s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Renforcement de la résilience des communautés vulnérables dans les zones à haut risque climatique et de catastrophes au Togo ».
Mis en œuvre sur cinq ans avec l’appui de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le projet ambitionne de consolider un cadre national de services climatiques. Il vise notamment à renforcer la capacité des services d’hydrométrie et de météorologie à produire des données fiables, mais aussi à permettre une diffusion rapide et automatisée des alertes à travers un système d’alerte précoce modernisé.
Ce programme s’aligne parfaitement sur la feuille de route gouvernementale 2020-2025, notamment sur son axe 3, ambition 10, qui place le développement durable et la prévention des crises au cœur des priorités nationales.
Initiatives locales
La résilience climatique s’enracine aussi dans les territoires. 10 communes vulnérables des cinq régions disposent depuis 2022 de plans communaux de réduction des risques de catastrophes couvrant la période 2022-2026.
Le gouvernement a également validé en février 2025 le Plan d’adaptation et de gestion du Lac Togo, doté d’un budget de plus de 305 milliards de francs CFA.
Avec ces multiples initiatives, l’exécutif togolais démontre qu’il a pris la mesure de l’urgence climatique pour protéger les citoyens tout en préservant le potentiel agricole.









