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Grand marché de Lomé : le coup de pouce gouvernemental aux commerçants

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Le grand marché de Lomé, véritable poumon de la capitale, a traversé une période particulièrement éprouvante depuis l’incendie dévastateur de 2013. Grâce à l’État, ce marché historique renaît progressivement de ses cendres, offrant à ses commerçants, majoritairement des femmes, un cadre de travail modernisé et sécurisé.

Au cœur de cette renaissance se trouve le Projet d’appui à la reconstruction des marchés et aux commerçants de Kara et de Lomé (Parmco), dont l’objectif premier est de reconstruire et moderniser le complexe commercial. Ce dernier, qui regroupe plus de 10 000 commerçants, dont près de 90 % sont des femmes, constitue un véritable levier économique pour la capitale.

Le chantier, estimé à 11,5 milliards de francs CFA, prévoit un vaste complexe de 8 656 m2 répartis sur 5 niveaux, avec près de 1 400 boutiques. Fin 2024, plus de 60 % des travaux lourds étaient achevés, incluant notamment les infrastructures de protection incendie et les installations électriques.

Relocalisation et formation

Pendant la période de reconstruction, la relocalisation temporaire des commerçants s’est avérée nécessaire. Financées par l’État togolais et la Banque africaine de développement (BAD) avec une aide d’urgence d’un million de dollars, soit plus de 571 millions de francs CFA, ces mesures ont permis d’installer les commerçants sur des sites provisoires leur assurant une continuité dans leur activité commerciale.

Un volet essentiel a été consacré à la formation des acteurs du marché. Près de 2 445 commerçants ont ainsi bénéficié de programmes visant à renforcer leurs capacités. Ces formations ont permis d’améliorer des pratiques fondamentales telles que l’accueil des clients, la gestion des stocks et l’organisation des étals, des compétences clés pour dynamiser le commerce de proximité.

Des progrès tangibles ont été enregistrés dans l’accès aux documents d’identité : 1 556 commerçants ont obtenu un certificat de nationalité (contre 652 auparavant) et 1 284 une carte d’identité (contre 652 auparavant). Par ailleurs, 1 712 cartes de visite ont été créées, un outil indispensable à la professionnalisation et à la visibilité des commerçants.

Prévention incendie et civisme

Fortes des douloureuses expériences passées, les autorités ont misé sur la prévention des risques d’incendie, un enjeu majeur pour la pérennité des activités commerciales.

En mars 2024, le ministère du Commerce a organisé des ateliers de sensibilisation auprès des commerçants dans plusieurs marchés de Lomé, notamment Hédzranawoé, Totsi et Adidogomé. Ces échanges participatifs ont permis de diffuser les gestes sécuritaires essentiels pour éviter les incendies et d’insuffler une culture du civisme et de responsabilité collective au sein des espaces marchands.

Cette démarche inclusive vise à responsabiliser chaque acteur pour préserver les biens et les vies, tout en favorisant un climat commercial serein.

Soutien économique et lutte contre la crise

Consciente des difficultés économiques exacerbées par la pandémie de Covid-19, l’État a également agi rapidement pour soutenir les commerçants. En juin 2020, les droits de place dans les marchés de Lomé-Commune et Agoè-Assiyéyé ont été réduits de moitié, une mesure destinée à alléger la pression financière sur les petites entreprises en période de crise.

Plus récemment, en février 2025, un cadre de concertation a été instauré entre le ministère du Commerce et les opérateurs économiques. Cette plateforme vise à stabiliser les prix, anticiper les tensions d’approvisionnement et protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, contribuant ainsi à une meilleure résilience économique locale.

Pour favoriser l’émergence des Très petites et moyennes entreprises (TPME) au sein du Grand Lomé, des ateliers de vulgarisation de la Charte TPME ont été organisés en décembre 2022. Ce document cadre définit les aides financières et fiscales adaptées aux besoins des commerçants, leur permettant de mieux s’inscrire dans les dispositifs d’appui existants.

Ce travail de fond, réalisé en partenariat avec des institutions nationales et internationales, contribue à faire du grand marché un modèle de résilience et de modernité.

La Rédaction

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