Redoutée pour son coût et ses complications, la césarienne n’est plus synonyme d’angoisse financière au Togo. Grâce à la subvention instituée par le gouvernement, de plus en plus de femmes bénéficient aujourd’hui de ce geste salvateur sans craindre de sombrer dans la précarité. C’est une révolution totale dans les salles d’accouchement, où la vie reprend ses droits et où la maternité se vit avec plus de dignité.

Dans un pays où les dépenses liées à la santé maternelle pèsent lourd sur les ménages, la subvention de la césarienne représente une avancée majeure. Le dispositif, soutenu par le ministère de la Santé, allège les coûts pour les femmes nécessitant une intervention chirurgicale lors de l’accouchement. Désormais, une part importante des frais médicaux, autrefois à la charge exclusive des familles, est assurée par l’État.

Des taux élevés

La proportion de femmes césarisées ayant bénéficié de la mesure d’aide ne cesse d’augmenter. Dans les centres hospitaliers régionaux comme dans les hôpitaux de district, la gratuité presque totale de la césarienne redonne espoir à des milliers de ménages.

L’initiative sauve la vie de nombreuses mères et de leurs nouveau-nés, en réduisant significativement les décès liés aux complications obstétricales.

Par exemple, le pourcentage de femmes enceintes ayant effectué au moins 4 contacts de soins prénatals était de 45 % en 2021. Celui des accouchements assistés par un personnel de santé qualifié était de 70,03 % la même année, avec une cible de 90 % projetée en 2027.

S’agissant de la proportion de femmes césarisées ayant bénéficié de la subvention en 2021, elle est de 95 %. En 2027, le pays s’attend à ce qu’elle monte à 98 %. Autre donnée, le pourcentage de femmes enceintes ayant reçu au moins trois doses de TPI pendant la grossesse en 2021 est de 58 %, avec une prévision de 80 % d’ici 2027.

Un geste social

Au-delà de l’action chirurgicale, c’est tout un symbole social qui s’affirme. En rendant la césarienne accessible, le gouvernement fait un pas décisif vers l’équité en santé. Les femmes issues des milieux modestes peuvent désormais bénéficier du même niveau de soins que celles vivant dans les grandes villes.

Cette politique renforce la confiance entre les populations et les structures sanitaires publiques, tout en incitant davantage de femmes à accoucher dans des conditions médicalement sûres. Le succès de la subvention repose aussi sur une meilleure organisation du système hospitalier. Les maternités sont dotées d’équipements modernes, les blocs opératoires rénovés et le personnel formé à la prise en charge rapide des urgences obstétricales. Dans le cadre du programme national d’accompagnement de la femme enceinte, Wezou, 633 426 femmes ont été touchées d’août 2021 à fin septembre 2024, assurant 366 245 accouchements, pour un total de plus de 3,2 millions de prestations délivrées.

La césarienne subventionnée est donc un acte d’humanité, une promesse tenue, un geste de justice sociale. Donner naissance ne doit plus être un risque, mais une chance, les dirigeants togolais en sont convaincus et font tout pour.