Sunday, July 20, 2025

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Lutte contre la drépanocytose : le Togo avance

La drépanocytose, première maladie génétique dans le monde, affecte des millions d’Africains et fait des ravages silencieux dans les familles. Au Togo où plus d’un million de personnes sont porteuses du gène et où près de 2 % de la population est atteinte de formes sévères, la riposte s’est intensifiée ces dernières années.

La drépanocytose est causée par une mutation de l’hémoglobine, protéine essentielle au transport de l’oxygène dans le sang. Chez les personnes atteintes, les globules rouges prennent une forme de faucille, s’accumulent et bloquent la circulation sanguine, provoquant douleurs aiguës, anémie chronique, infections récurrentes et, dans les cas les plus graves, des complications organiques sévères.

Au Togo, plus de 50 % des enfants atteints de la maladie décèdent avant l’âge de 5 ans, faute de diagnostic précoce ou de soins adaptés. La prévention et la prise en charge constituent donc un enjeu de santé publique majeur.

Détection néonatale, prise en charge spécialisée, sensibilisation de masse, l’État met en place une stratégie résolument proactive, à la fois scientifique et humaine, pour sauver des vies.

L’un des fleurons de cette stratégie est la création, en 2015, du Centre national de recherche et de soins aux drépanocytaires (CNRSD). Situé à Lomé, ce centre public, unique en son genre en Afrique de l’Ouest, est aujourd’hui le noyau dur de la lutte contre la maladie. Il offre des soins spécialisés, assure des formations médicales, mène des recherches cliniques et pilote des campagnes de prévention à travers le pays.

Une prise en charge gratuite et structurée

Le CNRSD accueille plus de 5 000 patients enregistrés, avec une moyenne mensuelle de 400 consultations spécialisées. Les patients y bénéficient d’un suivi régulier, d’un accompagnement psychosocial et de traitements adaptés, notamment contre les douleurs et les complications chroniques.

Grâce à un maillage de partenaires nationaux et internationaux, parmi lesquels La maison des bien-aimés (LMBA) et l’Association togolaise de lutte contre la drépanocytose (ATLD), le CNRSD a su consolider un réseau dynamique, à la fois technique et solidaire, autour des drépanocytaires. Ensemble, ces acteurs mènent des projets de proximité, allant du dépistage mobile dans les écoles et marchés jusqu’à l’assistance sociale pour les familles vulnérables.

Dépistage néonatal aux résultats prometteurs

Dans le cadre du programme de dépistage néonatal massif, environ 50 000 nouveaux-nés ont été testés. Sur la base des données issues des dépistages organisés dans 10 hôpitaux de Lomé et de Dapaong, les résultats sont sans appel : près de 2 % des bébés sont porteurs de formes sévères. Cette stratégie de dépistage précoce permet une prise en charge rapide, avant même l’apparition des premières crises. Elle est vitale pour réduire le taux de mortalité infantile lié à la maladie.

Le 19 juin, Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, donne lieu chaque année à une mobilisation nationale. En 2024, le CNRSD a organisé des campagnes de dépistage gratuit dans les écoles, les églises, les mosquées et les marchés de Lomé, de Kpalimé et d’Atakpamé. À Kpalimé seulement, plus de 600 élèves ont été dépistés.

D’autres actions ont été menées, comme la campagne ciblée dans les Plateaux Ouest, où entre 500 et 800 élèves ont bénéficié d’un test et de séances d’information sur les moyens de prévention et les gestes de premiers secours.

Ces activités sont cruciales dans un pays où 15 % de la population est touchée par la maladie (porteurs du gène ou malades) et où la méconnaissance du statut génétique reste un facteur de transmission élevé.

La Rédaction

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