L’école devient, grâce aux initiatives gouvernementales, un véritable rempart contre les violences sexuelles et les abus en milieu éducatif. Résolument engagé à garantir à chaque enfant un espace d’épanouissement sécurisé, le gouvernement intensifie ses actions pour protéger les apprenants, filles comme garçons.
En avril 2025, la cellule Genre du ministère des Enseignements primaire et secondaire (MEPS), en partenariat avec le Projet d’amélioration de la qualité et de l’équité de l’éducation de base (PAQEEB), a mené une campagne nationale de sensibilisation. Son objectif est de lutter contre les violences sexuelles en milieu scolaire et de promouvoir l’utilisation du numéro vert 8250, mis à la disposition des victimes et des témoins d’abus.
Une mobilisation qui a permis de toucher plus de 25 000 jeunes dans 20 localités à travers les sept régions éducatives du pays.
Échanger pour mieux prévenir
De l’Est-Mono au Moyen-Mono, de Kloto à Akébou, en passant par Tchaoudjo, Tchamba, la Kozah, la Kéran, Tône, Mango, Zio, Vo, Agoè et Lomé, les équipes de sensibilisation n’ont ménagé aucun effort. Dans chacune des préfectures, des séances d’échanges interactifs, animées par la responsable de la cellule Genre et le conseiller juridique du MEPS, ont permis de briser les silences, d’encourager la parole libérée et d’éduquer à la vigilance.
Au cœur de cette dynamique, un solide socle juridique. Adoptée le 2 décembre 2022, la loi sur l’interdiction des violences sexuelles en milieu scolaire est un bouclier pour les apprenants. Elle garantit non seulement la poursuite de la scolarité pour les filles enceintes, mais elle renforce également les sanctions contre les auteurs d’abus.
Atteinte à l’intimité, attouchements, harcèlement sexuel, pédophilie ou viol, ce sont autant d’actes désormais sévèrement réprimés par la loi. Ainsi, tout auteur d’acte à caractère sexuel sur un apprenant s’expose à une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et à une amende oscillant entre 1 et 5 millions de francs CFA lorsque la victime a 16 ans. Le double est prévu si la victime est âgée de moins de 16 ans.
Mais l’arsenal juridique n’est rien sans l’adhésion de la base. Conscient de cette réalité, l’exécutif togolais a intégré une approche participative à sa stratégie de protection. Lors de la récente campagne, des jeunes âgés de 12 à 21 ans ont été formés pour devenir de véritables relais de prévention dans leurs établissements et leurs communautés.
Le numéro vert 8250, mis en place en 2021, constitue un autre pilier de cette politique. Gratuit et anonyme, il permet à tout membre de la communauté éducative de signaler rapidement tout cas de violence sexuelle ou toute situation compromettant l’intégrité des apprenants. La réalité des chiffres vient rappeler que le combat est loin d’être terminé. En 2022, près de 2 500 cas de grossesses précoces ont été enregistrés dans les établissements scolaires.
Sensibilisation continue
Cette volonté de frapper fort n’est pas nouvelle. Du 13 novembre au 8 décembre 2023 déjà, la cellule Genre du ministère des Enseignements primaire, secondaire et technique (MEPST) avait mené une autre campagne nationale, axée spécifiquement sur la lutte contre les grossesses précoces et les violences sexuelles. Plus de 35 000 élèves âgés de 12 à 24 ans avaient été sensibilisés dans 17 villes du pays.
Lors de ces rencontres, plusieurs thèmes avaient été abordés avec rigueur et pédagogie : les mécanismes d’application de la nouvelle loi, les conséquences des rapports sexuels précoces, les dangers du harcèlement sexuel, le rôle et la responsabilité des parents d’élèves ainsi que les valeurs morales indispensables pour une vie scolaire saine.
La Rédaction