Longtemps confrontées à des obstacles administratifs, sociaux et financiers, de nombreuses Togolaises se retrouvaient sans pièce officielle, limitant ainsi leur accès aux services publics et à certaines opportunités économiques intéressantes pour elles. Aujourd’hui, le gouvernement multiplie sans arrêt les initiatives pour corriger cette injustice et renforcer l’inclusion citoyenne.
Sans carte d’identité, passeport, certificat de nationalité ou acte de naissance, les femmes rencontrent des difficultés majeures dans leur quotidien. Elles ne peuvent pas ouvrir un compte bancaire, bénéficier de certains programmes d’aide sociale, ni même voter.
Dans les zones rurales, où le taux d’enregistrement des naissances reste faible, ces obstacles sont encore plus prononcés. Les pouvoirs publics, assistés par plusieurs organisations internationales, ont donc lancé une vaste campagne de délivrance gratuite ou à coût réduit de documents d’identité aux femmes. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale d’inclusion et de promotion des droits des femmes.
Des réformes et des actions concrètes
Pour faciliter l’accès aux documents d’identité, plusieurs mesures ont été mises en place : la digitalisation de certains services d’état civil, permettant un enregistrement plus rapide et plus accessible ; des campagnes de sensibilisation et d’information, notamment en milieu rural, pour encourager les femmes à se faire enregistrer.
Des guichets mobiles, qui se déplacent dans les villages afin d’éviter aux femmes les contraintes de déplacement et de coût. Le Programme d’identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest (Wuri), soutenu par la Banque mondiale, joue aussi un rôle clé dans cette dynamique. Il vise à doter tous les Togolais, y compris les femmes marginalisées, d’un numéro d’identification unique facilitant l’accès aux services publics.
L’acte de naissance délivré gratuitement
L’accès des femmes aux documents d’identité est davantage promu. Une initiative visant à remédier à cette situation a été mise en marche, au profit surtout des Togolaises qui vivent dans de nombreuses zones reculées.
Le gouvernement prévoit ainsi d’établir 1 000 jugements supplétifs pour les femmes et les filles dépourvues d’actes de naissance. Le jugement supplétif d’acte de naissance est admis lorsque la déclaration de naissance d’un enfant n’a pas été faite dans les délais légaux. Il remplace donc l’acte authentique.
Ces jugements que les autorités vont délivrer serviront de substituts aux actes de naissance. Ils permettront aux bénéficiaires d’accéder à leurs droits civiques et sociaux.
La décision vient compléter une autre déjà existante, qui est la gratuité de la délivrance de l’acte de naissance pour tout Togolais. Les citoyens peuvent enregistrer leurs naissances et se faire délivrer les actes gratuitement depuis le 1er janvier 2022. C’est une mesure qui s’applique aux déclarations des naissances effectuées dans le délai légal de 45 jours dans les centres d’état civil de la commune territorialement compétente.
Chaque région concernée
Les 1 000 jugements supplétifs prévus concernent 200 femmes par région, couvrant ainsi l’ensemble du territoire national. Pour les dirigeants, cette action matérialise leur volonté de permettre aux femmes d’exercer librement leurs droits fondamentaux et de favoriser leur participation active au développement du pays.
En faisant de l’accès aux documents d’identité une priorité nationale, le Togo franchit une étape décisive vers une plus grande égalité entre les sexes et une participation plus active des femmes à la vie économique et politique du pays.
La Rédaction