Parvenir à vivre avec le VIH sans en mourir, c’est le pari quotidien que relèvent des dizaines de milliers de Togolais. En 2024, ils étaient exactement 94 820 à bénéficier d’un traitement antirétroviral (ARV). Un chiffre révélateur d’une riposte nationale qui se structure, s’intensifie et qui, surtout, sauve des vies.
Dans les centres de santé du pays, une guerre continue se livre contre le Virus de l’immunodéficience humaine. Grâce aux avancées scientifiques et à une volonté politique renouvelée, de plus en plus de Togolais vivant avec le virus ont aujourd’hui accès à un traitement leur permettant de mener une vie quasi normale.
Une réponse nationale qui monte en puissance
La riposte togolaise s’est progressivement renforcée au fil des années. Les chiffres de 2024 en témoignent : 94 820 personnes sont sous traitement ARV, dont plus de 51 000 rien que dans le Grand Lomé. Le reste du pays suit avec des efforts notables : 18 034 personnes dans la région Maritime, 10 118 dans la région des Plateaux, 6 938 dans la Kara, 5 168 dans la Centrale et 2 647 dans la région des Savanes.
La dynamique se poursuit. Pour l’année 2025, les autorités sanitaires prévoient de mettre 98 336 personnes sous traitement ARV. Le Togo semble ainsi s’être mis en ordre de bataille pour contenir la propagation du virus et en réduire les effets dévastateurs.
Des progrès réels
Depuis 2010, le pays a enregistré une baisse de 63 % des décès liés au VIH et une réduction de 65 % des nouvelles infections. Des résultats qui placent le pays dans une dynamique encourageante vers l’atteinte des objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA : 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 95 % de celles-ci sont sous traitement et 95 % de ces dernières ont une charge virale indétectable.
Le pays n’y est pas encore, mais s’en approche. Actuellement, 90 % connaissent leur statut, 84 % sont traitées et 76 % ont une charge virale supprimée.
Ces progrès ne seraient pas possibles sans des dispositifs complémentaires, comme l’accompagnement psychosocial et la solidarité des dirigeants. En 2023, 12 004 personnes vivant avec le VIH et 1 367 orphelins ou enfants vulnérables ont bénéficié d’un soutien pour affronter les effets collatéraux du virus : isolement, stigmatisation, détresse émotionnelle.
La prévention mère-enfant bien engagée
Autre front sur lequel le Togo marque des points : la prévention de la transmission mère-enfant (PTME). La couverture, en 2023, a atteint 85 %, un chiffre élevé qui signifie que de nombreuses femmes séropositives peuvent désormais donner naissance à des enfants séronégatifs. Une avancée discrète, mais capitale, qui évite à des générations entières de commencer leur vie sous le signe de la maladie.
Par ailleurs, souvent laissés dans l’ombre des statistiques, les enfants séropositifs sont aujourd’hui au centre de l’attention des autorités sanitaires togolaises. La lutte contre le VIH pédiatrique est devenue une priorité affirmée. Selon le rapport PEPFAR de 2023, 89 % des enfants vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et 90 % d’entre eux sont sous traitement ARV. Parmi ceux-ci, 84 % présentent une charge virale indétectable, un taux qui témoigne d’un suivi médical rigoureux et d’une prise en charge adaptée.
En amont, le dépistage précoce reste un levier important pour éviter des prises en charge tardives. En 2022, le Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) a permis de réaliser 2 956 tests précoces du VIH chez les enfants exposés, ouvrant la voie à un traitement rapide pour les cas positifs. Avec plus de 94 000 personnes prises en charge en 2024 et des prévisions qui dépassent les 98 000 en 2025, le Togo confirme la solidité de sa riposte.
La Rédaction