Tuesday, July 1, 2025

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Paludisme : les résultats gratifiants obtenus par le Togo

Longtemps considéré comme une fatalité dans les régions tropicales, le paludisme perd progressivement du terrain au Togo. Grâce à une combinaison d’actions ciblées, d’innovations et de mesures sociales, le pays est parvenu à faire reculer nettement la maladie en 2024.

L’incidence du paludisme est passée de 286 cas pour 1 000 habitants en 2023 à 258 cas pour 1 000 habitants en 2024. À la faveur d’une politique de santé publique rigoureuse, le Togo parvient non seulement à réduire les cas de paludisme, mais également à abaisser la mortalité hospitalière associée à cette maladie. En effet, en 2024, le taux de décès pour 100 000 habitants est descendu à 11,7 %, contre 15 % l’année précédente.

Une tendance de fond amorcée depuis plusieurs années

Entre 2015 et 2021, selon le Rapport mondial sur le paludisme publié en 2022, le Togo a réussi à réduire l’incidence de près de 40 % et la mortalité de près de 50 %. Une trajectoire encourageante, que les performances de 2024 viennent prolonger.

Au cœur de la stratégie togolaise, la protection des enfants de moins de 5 ans figure comme une priorité absolue. Ces derniers bénéficient d’une prise en charge gratuite du paludisme grave, ce qui a permis de réduire considérablement la létalité dans cette tranche d’âge particulièrement exposée. En 2017, la létalité chez les moins de cinq ans s’élevait à 4,08 %. En 2021, elle était tombée à 2,5 %.

Une prévention de masse qui porte ses fruits

Outre la gratuité des soins pour les plus jeunes, la prévention reste un pilier central de la lutte. Et sur ce terrain, l’exécutif a déployé les grands moyens. L’arme principale : les moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA), distribuées gratuitement à travers tout le pays lors de vastes campagnes nationales.

En 2023, plus de 6,6 millions de ces moustiquaires ont été distribuées, une prouesse logistique et humaine qui a permis de renforcer considérablement la protection des ménages.
Dans les zones rurales comme dans les centres urbains, ces campagnes ont permis de créer un bouclier communautaire contre les piqûres des moustiques vecteurs de la maladie.

En 2024, la répartition par région illustre l’étendue de cette couverture : le Grand Lomé a reçu 119 259 MILDA, suivi des Plateaux avec 117 770, les Savanes (86 676), la Maritime (84 712), la Kara (78 450) et la Centrale (61 437). Au total, 548 000 moustiquaires ont été distribuées.

Innovation

Mais 2024 restera aussi comme l’année d’une avancée médicale majeure dans la lutte contre le paludisme au Togo. Le 28 novembre, le pays a introduit la chimioprévention chez les nourrissons, une stratégie préventive qui consiste à administrer un traitement antipaludique à faible dose en plusieurs phases.

Désormais, lors des rendez-vous de vaccination, les bébés recevront un traitement préventif en quatre doses, leur garantissant une protection continue contre le paludisme pendant les périodes de forte transmission.

Cette innovation s’appuie sur une stratégie intégrée des soins de santé primaires et s’inscrit dans le Plan stratégique national 2023-2026. Aligné sur la Feuille de route gouvernementale 2025 et le Plan national de développement sanitaire, ce document de pilotage repose sur une démarche inclusive et participative. Son objectif est de réduire significativement le fardeau du paludisme d’ici à 2026 et d’améliorer durablement l’état de santé de la population. Le coût global du plan s’élève à plus de 153 milliards de francs CFA.

La Rédaction

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