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Essor énergétique : le Togo fait des lignes haute tension son allié

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Dans plusieurs régions du pays, l’électricité vacille sous la pression de la croissance démographique et industrielle, les infrastructures actuelles peinant à suivre. Pour répondre à ces manques, l’État togolais a engagé une stratégie consistant à renforcer les lignes haute tension afin de garantir une alimentation continue et fiable.

Les lignes haute tension sont essentielles au transport de l’électricité sur de longues distances. L’investissement dans ces lignes sécurise ainsi l’alimentation des grandes agglomérations, soutient l’industrialisation et accompagne la montée en puissance de l’économie.

Parmi les initiatives, la construction de 250 kilomètres de lignes de transport d’électricité en 161 kV reliant Davié, Notsè, Kpalimé et Atakpamé sort du lot. Cette infrastructure permettra de désengorger les lignes existantes déjà saturées et d’absorber la demande croissante en énergie dans ces zones en pleine expansion.

Le projet comprend la mise en place de nouveaux postes sources à Notsè et Kpalimé, ainsi que l’extension de ceux d’Atakpamé et de Davié. Ces équipements jouent un rôle clé : ils abaissent la tension de l’électricité transportée afin qu’elle soit redistribuée aux réseaux locaux et accessible aux consommateurs finaux. À travers cet investissement, l’État anticipe les besoins futurs tout en renforçant la stabilité et la résilience du réseau national.

La souveraineté énergétique au cœur de la relocalisation

Le gouvernement a lancé la relocalisation de la ligne haute tension 161 kV Momé Hagou-Adjarala, jusque-là partiellement hébergée au Bénin. En rapatriant cette infrastructure stratégique sur son territoire, le Togo entend sécuriser l’acheminement de l’électricité vers le nord et réduire sa dépendance aux installations hors frontières.

Cette décision s’inscrit dans une logique de souveraineté énergétique tout en renforçant la maîtrise nationale des infrastructures vitales.

Ces efforts s’ajoutent à d’autres projets déjà bien avancés, comme celui de la ligne haute tension Kamadama, reliant Kara, Mango, Dapaong et Mandouri sur près de 310 kilomètres.

Conçu en 161 kV, ce projet a franchi en juin 2023 le cap des 90 % d’exécution, certains lots étant déjà achevés à 100 %. Pour les habitants des Savanes, longtemps confrontés à un déficit énergétique chronique, l’achèvement de cette ligne représente une promesse concrète d’une alimentation plus stable et régulière.

L’extension aux centres urbains secondaires

Le défi énergétique du Togo ne se limite pas aux grands axes, car dans les centres urbains secondaires, le gouvernement a mis en œuvre le Projet d’extension des réseaux électriques des centres urbains (Perecut), soutenu par l’UE et l’Agence française de développement.

Lancé en 2021, ce programme est désormais opérationnel dans la région centrale. Il a permis la construction de plus de 290 kilomètres de réseaux basse tension et 21 kilomètres de moyenne tension, l’installation de 36 postes transformateurs et le raccordement de nouveaux abonnés grâce aux compteurs prépayés.

Retour à Lomé, où réside plus d’un quart de la population togolaise, l’enjeu est tout aussi crucial. Le Projet d’extension du réseau électrique de Lomé (Perel), lancé en 2018, vise à moderniser un réseau vieillissant et saturé. En améliorant la capacité et la qualité de distribution dans la capitale, ce projet répond à la fois aux besoins croissants des ménages et à ceux des industries installées dans le Grand Lomé.

Dans les prochaines années, alors que la demande continuera de croître, ces infrastructures seront mises à l’épreuve. Mais elles constituent déjà un socle solide pour porter l’ambition d’un Togo plus industrialisé, plus connecté et plus compétitif.

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