Au prochain sommet de la CEDEAO prévu pour le 31 Juillet, l’organisation sous-régionale aura à trancher sur la situation socio politique au Togo, l’un des sujets au menu de cette rencontre tant attendue à Lomé.
En réalité ce qui constitue le fond de l’épineuse crisse togolaise reste un éventuel mandat de plus, encore moins une candidature de Faure Gnassingbé dont le parti héritier (UNIR) du RPT n’a jamais perdu d’élection présidentielle depuis l’accession de son feu père Gnassingbé Eyadema qui aura régné plus de 38 ans sur le pays qui venait à peine d’accéder à la souveraineté internationale.
Le peuple togolais constamment dans les rues depuis le 19 Août dernier à l’initiative d’un certain Tikpi Atchadam, trempé d’un rouge aux allures du PNP, épaulé par la C14 réclamant le retour à la constitution de 1992 en signe de fin du règne des Gnassingbés qui n’a fait que trop duré sur le pays.
Les réformes constitutionnelles et institutionnelles comme le stipulent les normes républicaines notamment la CEDEAO, deviennent donc incontournables avant quelques élections que ce soit dans un pays où le pouvoir est devenu objet de division entre les compatriotes depuis les accords politiques globales non respectés, signés à Ouagadougou la capitale burkinabè en 2006 qui recommandent ces reformes.
Curieusement, le Togo est à ce jour le seul territoire sans alternance où le mandat présidentiel reste illimité dans un espace communautaire qui est la CEDEAO où les promoteurs d’un règne à vie se font de plus en plus rares du fait des règles et principes communautaires en vigueurs.
Répondant aux questions des confrères de la chaîne de télévision France 24 lors du dernier sommet de l’UA tenu à nouakchott du 1er au 2 juillet dernier, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz déclare: « ceux qui modifient la constitution pour s’éterniser au pouvoir ne sont pas des dignes fils de l’Afrique. Ils ne sont pas faits pour diriger des êtres humains ». Pour préciser finalement qu’il ne briguera pas un mandat en 2019 aux élections présidentielles en vue dans son pays. Un message qu’il comptait envoyer à ses pairs d’Afrique dont celui du Togo Faure Gnassingbé.
Intervenant sur la chaine de télévision africa 24, Jean Pierre Fabre chef de fil de l’opposition a martelé que « il n’est pas possible qu’après toutes les fraudes électorales, toutes les violences aux quelles son régime s’est livré depuis plusieurs années maintenant, Faure Gnassingbé cherche encore à être candidat. C’est une candidature qui amène la violence, et son insistance surtout à être candidat est suspect ».
Pour Brigite Kafui Adjamagbo- Jhonson,
Coordonnatrice de la coalition, au cours d’une rencontre avec la presse à Lomé, “la coalition pourrait tout céder sauf une candidature de Faure Gnassingbé en 2020. Elle n’est pas prête à bouger dessus d’un seul iota »
La liberté de manifester à travers la lever de siège dans les villes assiégées que sont Sokodé, Kara, Bafilo et Mango demander par la facilitation dans le communiquer final au dernier round du dialogue inter togolais va être le « wait end see » que la coalition s’apprête à offrir à l’opinion y compris la CEDEAO en annonçant déjà dans un communiquer rendu public ce mercredi 11 juillet 2018 à Lomé, une série d’activités dans ces villes avant le 31 juillet pour tester la bonne foi du régime de lomé2.
Plus que décidée, la coalition est déterminée à en finir avec cette lutte qui selon les premiers responsables est destinée à la libération de tous les togolais pour une démocratie plus renforcée dans un Etat de droit digne de ce nom.
Les togolais sont donc dans l’espérance de la fameuse feuille de route de la CEDEAO, organisation sous régionale pour une sortie de crise durable.
« Pour que la CEDEAO prenne une décision valable, il faudrait qu’elle examine bien le contexte sociopolitique au Togo. Les gens protestent réclamant des réformes. Lors qu’on fera les réformes qui satisfassent tout le monde ça veut dire que la problématique du 4èm mandat ne se poserait pas. Donc pour nous au Front citoyen Togo debout notre position reste transition, reformés, élections. Au cas contraire ça veut dire que la CEDEAO aurait encore des dettes à payer au peuple togolais ». A déclaré un membre du Front à REPORTERDAFRIQUE dans une interview cette semaine à Lomé.
Dieudonné Messan