Le Togo mise essentiellement sur le développement de la transformation agroalimentaire pour donner plus de valeur aux productions agricoles. Plusieurs initiatives sont donc déployées pour moderniser le secteur et encourager la création d’unités industrielles capables de transformer localement les matières premières en produits finis. Une dynamique qui favorise l’emploi, renforce l’autosuffisance alimentaire et ouvre de nouvelles perspectives d’exportation.
Longtemps dominée par l’exportation de produits bruts comme le café, le cacao, le soja ou encore le coton, l’agriculture togolaise amorce une transformation industrielle majeure.
L’objectif est clair : limiter la dépendance aux importations et accroître la valeur ajoutée de la production locale. Cela passe par le développement d’unités de transformation. Le gouvernement encourage l’installation d’usines modernes pour la transformation de produits agricoles tels que le manioc, le maïs, le riz et les fruits tropicaux.
Ces unités permettent de produire localement de la farine, des jus, des huiles et d’autres produits finis destinés à la consommation nationale et à l’exportation.
Création de zones agro-industrielles
L’exécution du Plan national de développement (PND 2018-2022) puis de la Feuille de route gouvernementale a favorisé l’aménagement du pôle agro-industriel, notamment la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA).
Censée créer 35 000 emplois à terme, elle accueille plusieurs industries de transformation et favorise le développement des chaînes de valeur agricoles. À travers ce parc, l’État offre aux agro-entrepreneurs des moyens de s’épanouir. Il accompagne les jeunes entrepreneurs et les coopératives agricoles dans la mise en place d’unités de transformation.
Les produits locaux sont mieux valorisés. Les filières connaissent une véritable transformation, avec des produits mieux valorisés et plus compétitifs. Par exemple, la production de tubercules et plantes à racines est passée par une augmentation de 3,12 % en 2021.
Selon le ministère de l’Agriculture, la production s’élève à 2,1 millions de tonnes. Spécifiquement, 1,2 million de tonnes de manioc ont été produites. Pour l’igname, la production s’élève à 960 431 tonnes (2,08 %), 19 088 tonnes pour le taro (1,56 %) et 9 694 tonnes pour la patate douce (4,21 %). Plusieurs milliers de tonnes de ces produits sont transformées par les producteurs, ce qui accroît leurs revenus.
S’agissant de la production céréalière brute, elle est passée de 1,26 million de tonnes pour la campagne agricole 2019-2020 à 1,5 million de tonnes en 2023.
Une meilleure transformation
La PIA participe beaucoup à la transformation des produits locaux. Depuis son lancement en 2021, il stimule la croissance. Parlant d’industrie textile par exemple, le groupe Star Garments s’est installé au cours de l’année 2024 dans la zone industrielle. Le groupe a bénéficié d’un financement de 9 milliards de francs CFA. Star Garments portera une usine de fabrication de vêtements à grande échelle qui sera principalement tournée vers les exportations.
Plusieurs entités s’activent sur place. Le centre de formation à la confection de l’habillement forme les jeunes pour faire évoluer la capacité de production du pays.
Le soja est beaucoup produit localement. Le Togo était, il y a quelques années, le premier exportateur de soja bio vers l’Union européenne. Togo Soja a donc nécessité un investissement de 16 milliards de francs CFA pour se spécialiser dans la fabrication de produits à base de soja à travers ses unités de transformation. D’autres usines sur le site travaillent pour concrétiser l’ambition du Togo.
La Rédaction